Infrastructures à faible rentabilité (Kyushu-Shikoku)
Pendant l'éclatement de la bulle immobilière/boursière (depuis 1991), l'état a relancé le BTP de nombreuses fois à coups de centaines de milliards de dollars. L'objectif était de conserver les forces au travail et contrer la déflation et décroissance mais l'effet pervers a été de positionner des fonds publics à très faible rentabilité et même très faible utilité. Ceci a un coût pour le Japon pour longtemps et le pays ne sera même pas en mesure d'assurer convenablement l'entretien de toutes ces infrastructures. Je vous donne ci-dessous quelques liens sur Google Map qui vous permettent de voir que de nombreux ponts reliant des îles en province ne sont quasiment pas fréquentés.
Traversée de la baie de Nagasaki (2009) et vue aérienne de ce pont (2 voies dans chaque sens). Autoroute (pdf) complètement folle pour contourner Nagasaki.
Liaison à Shikoku par Imabari et vue aérienne de cette liaison (2 voies par sens)
Liaison à Shikoku en venant de Okayama-city
et vue aérienne (2 voies
par sens)
Liaison à Shikoku via Awaji-shima (avril
1998) et vue aérienne (3 voies par sens).
Liaison à l'aéroport de Kobe construit sur île artificielle (Umi-tate), alors qu'il y a déjà un aéroport de grande capacité en traversant la baie d'Osaka (30 minutes en aéroglisseur). Il semblerait que Kobe ne se soit jamais complètement remis de son tremblement de terre du 17 janvier 1995 : du business est parti sur Osaka, Yokohama et Tokyo, finalement sans jamais revenir. Du coup les politiques de Kobe veulent prendre leur revanche en ayant leur propre aéroport. Franchement inutile puisque Kobe a déjà une gare Shinkansen, une connexion rapide vers l'aéroport international d'Osaka et l'aéroport national d'Osaka (Itami) situé à environ 20 km.
Bref, tous ces ouvrages sont d'une grande beauté et une marque technologique de qualité du BTP japonais. Mon questionnement est sur leur utilité et surtout sur le financement de ces ouvrages. Le ROI (Return On Investment) pourrait bien être beaucoup plus long qu'on ne l'avait indiqué lors du démarrage des travaux !